You are here

Baselworld 2025 : tout ce qu’il faut savoir sur le rendez-vous horloger de l’année

Le "nouveau Baselworld" est de retour. Et il pourrait bien ringardiser l'ancien.

14 min
Marketing de Luxe
16 August 2025 à 22h44

Du 24 au 27 mai prochains, Inhorgenta (anciennement Baselworld) s’installera à Zurich pour sa première édition. L’ambition ? Réunir toute l’industrie horlogère, bijoutière et des gemmes en un seul événement. Le tout, sous la houlette du plus gros organisateur de salons au monde. Watches and Wonders n’a qu’à bien se tenir. On vous explique pourquoi (et comment).

Baselworld 2025 : Quel avenir pour l'industrie horlogère ?

Quel avenir pour le concept Baselworld après sa transformation ?

L'époque où Baselworld concentrait à elle seule toutes les ambitions, alliances cachées et batailles d'égo de l'horlogerie mondiale s'est effritée, non dans un fracas retentissant mais par une lente érosion faite de départs successifs (Rolex, Patek Philippe, Chopard…) et d'incapacité chronique à se réinventer. Autrefois passage obligé pour toute marque souhaitant peser sur la scène internationale, le salon a vu sa légitimité fondre face à la montée de plateformes plus agiles et moins dispendieuses. La direction incarnée par Michel Loris-Melikoff a bien tenté une sortie de route, mêlant promesses de digitalisation et refonte structurelle – mais, sans vouloir froisser, la vision stratégique s'est longtemps perdue dans un brouillard épais, hésitant entre nostalgie muséale et modernité gadgetisée.

« Le défi n’était pas seulement de changer la forme, mais la substance même de ce que doit être un salon horloger au XXIe siècle », expliquait un ancien dirigeant du comité d’organisation, résumant les préoccupations d'une industrie en quête de renouveau.

Où en est la nouvelle mouture de l'événement ?

La promesse affichée aujourd’hui par le MCH Group repose sur une plateforme hybride, mêlant rencontres physiques à Bâle et expérience digitale continue. On y évoque une « communauté » ouverte autant aux maisons indépendantes qu’aux startups du secteur accessoires ou gemmes – tout en courtisant les grands faiseurs du métier… qui ne se bousculent pas vraiment pour signer leur retour. La Fédération de l'industrie horlogère suisse regarde d’un œil prudent cette tentative de relance, consciente que la Messeturm ne fait plus rêver comme au temps des files interminables devant les stands surdimensionnés. On aurait pu rêver mieux : le modèle proposé peine encore à convaincre une génération de professionnels plus mobiles et digitalisés.

Baselworld cherche désormais à exister comme catalyseur d’un écosystème global plutôt que comme simple vitrine annuelle – une ambition légitime mais dont l’exécution reste à démontrer.

Les dates et le lieu confirmés pour ce qui pourrait être le successeur de Baselworld

Pour ceux qui scrutent fébrilement leur agenda, les données officielles annoncent Baselworld du 30 avril au 5 mai 2025, toujours au Messeplatz 1, Bâle – preuve d’une volonté affichée de renouer avec les traditions tout en tentant d’y injecter une dose timide d’innovation. Finis les cortèges flamboyants des années fastes ; l’événement devra composer avec une conjoncture où chaque acteur pèse ses investissements et observe attentivement ce que propose "l'autre grand rendez-vous suisse" sans jamais le citer ouvertement. Reste à voir si la taille iconique du site saura encore masquer les vides laissés par certains poids lourds…

Vue symbolique du Messeplatz à Bâle pour Baselworld

Watches and Wonders Geneva 2025 : La nouvelle référence incontournable ?

Le succès fulgurant de Watches and Wonders Geneva : ce qu'il faut retenir

Quel autre événement peut aujourd’hui se targuer d’une telle montée en puissance, sinon Watches and Wonders Geneva ? En moins d’une décennie, il s’est hissé au sommet de la hiérarchie horlogère, absorbant l’essentiel de l’attention médiatique et des budgets des grands faiseurs. Watches and Wonders n’a pas cédé à la tentation du « tout pour tout le monde » : ici, la sélection des exposants est rigoureuse, la scénographie soignée, et l’expérience pensée pour un public ciblé.

Ce succès tient à plusieurs facteurs rarement évoqués par les experts de salon qui pullulent en période d’accréditation :
- Participation massive des maisons les plus influentes (Rolex, Patek Philippe, Cartier, Chopard, Chanel…)
- Un format concentré sur le produit et l’innovation : toutes les annonces marquantes s’y succèdent dans un ballet réglé au quart de seconde.
- Une digitalisation maîtrisée (et non gadgetisée comme chez certains…) qui permet de prolonger l’expérience hors les murs.
- Une volonté assumée d’en finir avec le folklore des stands démesurés pour revenir à une forme d’intimité sélective.

Lors de l’édition précédente, une maison a choisi de refuser la traditionnelle soirée VIP, jugée trop bruyante, pour privilégier une rencontre plus intime dans une suite privée à Genève. Discrétion et efficacité plutôt que grand-messe tapageuse – c’est aussi cela, la nouvelle donne.

Marques majeures présentes à Watches and Wonders Geneva 2025 :
- Rolex
- Patek Philippe
- Cartier
- Chopard
- Chanel
- Grand Seiko
- Hermès Horlogerie
- TAG Heuer
- Jaeger-LeCoultre
- IWC Schaffhausen
…et près de cinquante autres noms triés sur le volet.

Pourquoi Geneva s’impose comme le rendez-vous clé de l’horlogerie de luxe

Genève n’a pas volé son statut autoproclamé (et jalousé) de capitale mondiale du temps. L’écosystème local aligne laboratoires d’innovation horlogère, écoles prestigieuses et un vivier inépuisable d’artisans spécialisés. Ce tissu vivant attire chaque année non seulement les marques suisses historiques mais aussi une nuée d’acteurs internationaux venus jauger ce qu’on appelle pudiquement « le niveau ».
On aurait pu rêver mieux pour Bâle… mais sans vouloir froisser ses partisans, Genève a raflé la mise grâce à son efficacité logistique et sa capacité à générer des rencontres qualitatives plutôt que quantitatives. Ici – contrairement aux salons en perte de vitesse – chaque rendez-vous compte : on ne croise pas « du monde », on rencontre des décideurs clés ou des collectionneurs réellement influents. Et si le mot « exclusivité » avait encore un sens tangible dans l’industrie horlogère, il prendrait sûrement racine entre Rhône et Léman. Pour ceux qui pensent que seule Rolex fait frissonner Palexpo : la montre Rolex la plus chère mérite toute votre attention si vous souhaitez comprendre jusqu’où va cette fascination quasi obsessionnelle.

Genève concentre aujourd’hui tous les codes du salon idéal : savoir-faire suisse sublimé, participation irréprochable des meilleurs acteurs et absence quasi totale de poudre aux yeux inutile.

Les dates à retenir pour l’édition 2025 de Watches and Wonders Geneva : programme & perspectives !

L’agenda est désormais fixé : du 1er au 7 avril 2025, Palexpo accueillera plus de 60 maisons dans une atmosphère où chaque détail – jusqu’à la lumière sur les vitrines – sert la cause du beau et du rare. Parmi les nouveautés attendues figurent des expériences immersives renouvelées pour le public professionnel dès le premier jour (31 mars réservé), ainsi qu’un accent renforcé sur l’ouverture digitale et la formation destinées aux jeunes générations.
L’événement s’annonce déjà comme le point focal pour toutes les annonces majeures – nouveaux calibres exclusifs, collaborations inattendues ou innovations techniques capables de faire basculer une part du marché mondial en quelques heures seulement…

Effervescence à Watches and Wonders Geneva, luxe horloger

Baselworld vs. Watches and Wonders Geneva : Le match des titans horlogers

L'héritage de Baselworld : entre splendeur passée et défis actuels

Pendant plus d’un siècle, Baselworld a régné sans partage sur le calendrier horloger, s’érigeant en passage obligé pour tout ce que l’industrie comptait de sérieux, d’arrivistes ou de voyants. Messeplatz rimait alors avec files compactes, nuits blanches sous néons halogènes et accords signés à la va-vite dans des salles de réunion dégoulinantes d’opulence. Mais cette grandeur était bâtie sur une logique de foire généraliste, un peu fourre-tout parfois, où l’on croisait aussi bien les géants du secteur que des fabricants d’écrins ou de bracelets oubliables. Le MCH Group, qui orchestre toujours la résurrection partielle, doit composer avec cette histoire lourde : impossible de prétendre repartir à zéro quand chaque mètre carré sent l’amertume du déclin et la nostalgie mal digérée.

« Il suffisait d’assister à l’ouverture d’un Baselworld à la fin des années 2000 pour ressentir le véritable frisson collectif… On n’invente pas un héritage, on en hérite, parfois malgré soi. »

Bien sûr, la lente agonie – départs en série des mastodontes (Rolex, Patek Philippe…) puis annulations successives – a montré que la dispersion de l’offre et l’emprise des grands groupes s’avéraient intenables face à une industrie qui réclame aujourd’hui clarté, efficacité et sens du temps (oui, même là). Sans vouloir froisser les derniers irréductibles bâlois : la mutation digitale du salon reste poussive et l’intégration d’acteurs secondaires confère à l’ensemble un goût tiède d’entre-deux.

Les atouts de Watches and Wonders Geneva : modernité et pertinence

À rebours du modèle tentaculaire bâlois, Watches and Wonders Geneva incarne une vision presque chirurgicale du salon horloger contemporain : sélection stricte des exposants, focus assumé sur le haut de gamme et scénographie pensée pour valoriser chaque pièce comme si la montre elle-même jugeait son public. Ici, les maisons majeures ne sont pas noyées dans le flot mais cohabitent dans un écrin cohérent – un détail qui n’a rien d’anodin lorsqu’on parle de marques obsédées par leur image.

L’expérience visiteur est calibrée au millimètre : accès filtré aux professionnels qualifiés, panels exclusifs mêlant innovation technique et ADN patrimonial (parfois jusqu’à l’absurde), expérimentation digitale pensée pour prolonger le lien bien au-delà des dates du salon. La pertinence tient aussi à cette capacité à organiser des rencontres réellement productives : fini le temps perdu à arpenter les allées anonymes — chaque minute compte.

La domination croissante d’un petit groupe de grandes marques pourrait limiter la diversité créative à long terme. Un point à surveiller pour éviter une monoculture horlogère, certes efficace, mais prévisible.

Les marques qui font la différence : qui choisit quoi et pourquoi ?

On aurait pu rêver mieux : il subsiste encore quelques erreurs de casting entre salons et exposants… Mais il faut reconnaître que le choix est souvent rationnel — question de cible commerciale, positionnement prix ou stratégie d’image.

Ainsi, Swatch Group (Omega, Longines, Tissot) privilégie une proximité client plus large et peut encore miser ponctuellement sur Baselworld nouvelle formule (si celle-ci confirme ses ambitions hybrides), tandis que Rolex, Patek Philippe, Chopard ou Tudor campent résolument à Genève où ils capitalisent sur la rareté et l’exclusivité. D’autres acteurs comme Ulysse Nardin ou Thommen oscillent selon leurs besoins annuels : quête de visibilité internationale ou envie de secouer leur réseau B2B.

Marques clés Salon privilégié Raisons principales
Rolex Watches & Wonders Geneva Exclusivité maximale / Public ciblé
Patek Philippe Watches & Wonders Geneva Notoriété / Innovation
Omega / Swatch Parfois Baselworld Large diffusion / Réseaux multimarques
Longines / Tissot Parfois Baselworld Volume & accessibilité
Chopard Watches & Wonders Geneva Luxe patrimonial / Cohérence image
Ulysse Nardin Variable Adaptation stratégique annuelle
Thommen Variable Recherche visibilité / Niche technique

Choisir son camp en 2025 repose davantage sur une analyse rationnelle des coûts, du retour médiatique et de la précision du ciblage. Cela marque peut-être la fin d’une époque.

L'évolution des salons horlogers : au-delà des présentations de produits

L'importance croissante du digital et des plateformes B2B

Sans vouloir froisser les aficionados du carnet papier, la digitalisation est devenue un passage obligé — ou plutôt, une exigence non négociable — pour toute manifestation prétendant à un minimum d’ambition en 2025. Le modèle du salon « grande messe », où l’on distribue des cartes de visite à foison en espérant décrocher un rendez-vous plus ou moins pertinent, appartient désormais aux archives. Depuis plusieurs saisons, Watches and Wonders a ouvert la voie : intégration de plateformes B2B performantes pour la gestion ultra-ciblée de rendez-vous, diffusion élargie des nouveautés via streaming interactif, espaces digitaux réservés à la presse spécialisée et suivi post-événement systématisé.

Ce n’est pas le digital qui remplace, c’est le digital qui complète : une expérience phygitale savamment orchestrée offre aujourd’hui la granularité nécessaire pour séduire tant le CEO pressé que le jeune collectionneur hyperconnecté. En somme, ceux qui n’ont pas encore investi sérieusement dans l’outillage numérique sont voués à parler seuls devant leur stand surdimensionné…

L'expérience client : le nouveau Graal des événements professionnels

Personnalisation, immersion, moments privilégiés – voilà ce que recherche désormais tout participant digne de ce nom. Il ne s’agit plus d’accumuler les tampons sur son badge ou de déambuler dans des allées anonymes. Les acteurs qui tirent leur épingle du jeu multiplient les invitations taillées sur-mesure : accès privatif à un atelier secret, ateliers d’initiation horlogère dans des lieux insolites (le Musical Theater de Genève fait figure d’exemple marquant), expériences immersives mêlant réalité augmentée et manipulation physique d’une pièce rare.

Aujourd’hui, la différence réside dans l’art de créer une expérience mémorable et exclusive pour chaque visiteur, bien au-delà d’un simple buffet raffiné.

Mon avis tranché :

L’expérience client n’est pas un supplément d’âme mais la condition sine qua non de la survie événementielle en horlogerie. Ceux qui ne comprennent pas cela risquent fort de finir relégués au rang d’organisateurs folkloriques – il fallait oser l’écrire.

Quelles sont les autres manifestations à surveiller en 2025 ?

Voici une checklist essentielle pour ne rien manquer :
- Technical Watchmaker Show (La Chaux-de-Fonds) : micro-mécanique et haute spécialisation suisse (19 septembre 2025)
- Bijorhca : Paris, incontournable pour le croisement entre bijouterie et horlogerie technique
- Evénements FHH : Fondation Haute Horlogerie, pour une approche pédagogique et internationale
- Art Basel 2025 : si vous pensez hors-cadre, cette foire d'art inspire déjà certains formats expérientiels en horlogerie (ne riez pas)

Investir dans l'horlogerie : au-delà du salon, quel potentiel ?

Le salon reste un thermomètre précieux : nombre de nouvelles références dévoilées lors des événements influencent immédiatement cours secondaires et cotations sur le marché parallèle. Les investisseurs avisés scrutent les lancements de Rolex ou Patek Philippe comme on suit une annonce de résultats boursiers – avec même parfois plus d’émotion contenue. Depuis quelques années, certaines éditions limitées voient leur valeur multipliée par dix en moins de deux ans après leur présentation publique.

Pour les passionnés d’investissement : repérer tôt une série confidentielle présentée discrètement lors d’un salon permet parfois d’obtenir une valorisation exponentielle — mais attention aux bulles spéculatives.

Conclusion : Baselworld, une ombre au tableau ou une nouvelle aube pour l'horlogerie ?

Il serait tentant d’annoncer, avec le ton dramatique d’un communiqué officiel, que l’avenir des salons horlogers se joue entre Bâle et Genève — mais ce serait méconnaître la plasticité d’une industrie qui n’a jamais su tenir en place. La transformation laborieuse de Baselworld, la montée en puissance méthodique de Watches and Wonders Geneva, le déclin du modèle généraliste : tout cela n’est qu’un prélude à un nouvel âge où seuls survivront ceux qui savent placer la qualité de l’échange avant le bruit des foules et l’esbroufe événementielle. Sans vouloir froisser les derniers partisans du gigantisme bâlois, il faut acter que le véritable enjeu ne sera pas de ressusciter les fastes du passé, mais d’inventer des formats crédibles, désirables et surtout rentables — en somme, de faire primer enfin le fond sur la forme. L’horlogerie trouvera sa voie là où elle saura rencontrer ses vrais publics, qu’il s’agisse d’une place suisse mythique ou d’une plateforme mondiale inattendue.

Baselworld et Geneva, une nouvelle ère horlogère

Pertinence actuelle des grands salons horlogers :

⭐⭐⭐☆☆ (3/5)

On aurait pu rêver mieux.

Baselworld 2025 : tout ce qu’il faut savoir sur le rendez-vous horloger de l’année

Sur le même thème

2020-2025 Media Group. Marque déposée. Tous droits réservés - Mentions